Reference :
V-P-PE-E-00372
Date :
03/04/2009
Caption :
City of Huanta. Milagros Arcos Paredes, a psychologist, provides support for relatives of missing persons.
Confidentiality level :
public
Publication restrictions :
publication without restrictions
Description :
Extrait de l'article du CICR du 03/04/2009.
Pérou : soutien psychosocial pour les proches des personnes disparues
Durant les processus d’enquête d’anthropologie légale, ce sont lors des exhumations, des expositions d’objets personnels et des restitutions de restes de squelettes – entre autres moments – que les souffrances des proches des personnes disparues sont les plus évidentes, et que le soutien psychologique et émotionnel est le plus fondamental.
Dans ce contexte, le CICR parraine deux projets destinés à former le personnel local du ministère de la Santé et des formateurs communautaires au soutien psychosocial aux proches des personnes disparues durant l’enquête d’anthropologie légale. Ces projets sont menés par la Red Para la Infancia y la Familia – réseau qui vient en aide aux enfants et aux familles – et l’association Paz y Esperanza.
Milagros Arcos Paredes est la psychologue du laboratoire d’enquêtes médico-légales de l’institut de médecine légale créé par le ministère public de la nation péruvienne et elle se charge du soutien psychosocial aux proches des victimes du conflit armé interne qui s’est déroulé entre 1980 et 2000, dans les régions d’Ayacucho et d’Huancavelica.
Depuis son arrivée à l’institut médico-légal, en janvier 2008, elle se charge d’apporter le soutien émotionnel nécessaire aux familles qui assistent à l’ouverture d’une fosse ou à qui l’on remet des restes de squelettes. Selon Milagros Arcos, « l’équipe médico-légale spécialisée de l’institut a remarqué qu’il y avait un manque lorsque les familles s’effondraient émotionnellement durant les entretiens avec l’anthropologue social, les exhumations ou les restitutions des corps. Un soutien était nécessaire pour toutes ces phases, et la nécessité de disposer d’un professionnel s’est donc imposée ».
Le travail qu’elle effectue dans ce domaine à l’institut n’est pas simple. « Les psychologues sont des êtres humains qui acquièrent certaines ressources internes car nous devons nous mettre à la place des personnes, sans pour autant nous impliquer, car sinon nous ne serions d’aucune aide. Nous devons apprendre à maîtriser nos émotions, rationaliser et aider les personnes pour qu’elles comprennent ce qu’elles ont vécu », explique Arcos.
Mais son travail de soutien n’est pas uniquement axé sur les familles des personnes disparues. L’équipe qui mène l’enquête d’anthropologie légale subit également une forte pression et est en contact direct avec les souffrances. « Je me rappelle d’un collègue qui a découvert, pendant qu’il analysait les restes d’une victime exhumée, qu’il s’agissait d’une femme enceinte, et qui s’est effondré », raconte la psychologue.
Lorsqu’il s’agit de familles de personnes disparues, Arcos leur explique qu’elles ont le droit de savoir ce qu’il est arrivé à leurs proches et de faire reconnaître leur décès, et qu’il ne s’agit pas de revivre les faits mais, après de longues années de recherches, de restituer les corps à leur famille
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