Reference :
V-P-KE-E-00149
Date :
01/2008
Caption :
Kakamega. Families who fled their homes pool their resources in a makeshift kitchen at a camp for displaced people.
Confidentiality level :
public
Publication restrictions :
publication without restrictions
Description :
10-01-2008 Les déplacés kényans face à un avenir incertain
Au Kenya, des milliers de personnes déplacées ayant quitté Nairobi et les régions avoisinantes se dirigent vers le sud et l'est du pays. La Croix-Rouge du Kenya, avec le soutien du CICR, distribue des vivres et des secours non alimentaires. Reportage de Bernard Barrett.
" Cela fait 27 ans que je vis ici, déclare David Kibaara. Ma femme m'a rejoint il y a 15 ans et depuis, nous nous sommes installés et nous avons bâti notre vie ici. Aujourd'hui tout ce qu'il nous reste tient dans ces trois sacs plastique. " David, sa femme et deux de leurs enfants attendent un vol à l'aéroport de Kisumu : après les violences qui ont suivi les élections du 27 décembre au Kenya, ils ont décidé de fuir la région.
Trois jours après les émeutes d'une violence inouïe dont Kisumu a été le théâtre, le centre marchand de la ville offre un spectacle de désolation : vitrines brisées, bâtiments calcinés et longues files de personnes qui attendent devant les quelques rares magasins encore ouverts. " La situation a dégénéré et les actes de pillage se sont multipliés ", explique John, un collaborateur de la section locale de la Croix-Rouge du Kenya de Kisumu. " Les magasins ont été pillés pour les marchandises qu'ils recelaient, et pas uniquement en raison de l'origine ethnique des propriétaires. "
La Croix-Rouge du Kenya a recensé plus de 350 personnes ayant trouvé refuge, les premiers jours, dans trois camps de la ville de Kisumu, où la plupart des personnes qui se sont enfuies de chez elles sont des hommes d'affaires, des cadres, ou des gens qui s'étaient établis dans la région pour travailler. Certains espèrent retourner chez eux un jour, mais d'autres affirment partir pour de bon.
Après que les forces de sécurité eurent démantelé les barrages routiers mis en place par des gangs locaux, davantage de personnes encore ont afflué des régions environnantes vers les camps, tandis que ceux qui en avaient les moyens prenaient l'avion ou se dirigeaient par la route vers d'autres régions du pays.
Dans la ville de Kakamega, au nord de Kisumu, plus d'un millier de personnes campent autour du poste de police. Des camions stationnés dans les environs contiennent ce qu'elles ont pu sauver de leurs affaires. D'autres familles vivent dans leurs " matutus ", les minibus utilisés pour le transport public au Kenya. Tandis que beaucoup d'autres ont déjà quitté Kakamega, elles hésitent encore à partir, de peur de voyager, ou parce qu'elles ne sont pas résolues à abandonner ce qui a été épargné de leur maison et de leurs biens.
" Affluant de différentes régions du pays, beaucoup de déplacés se rendent vers des centres urbains plus importants du sud et de l'est du Kenya ", explique Pascal Cuttat, chef de la délégation régionale du CICR à Nairobi. " Avec la Croix-Rouge du Kenya, nos collaborateurs à l'œuvre sur le terrain suivent de près ces mouvements pour déterminer quel type d'assistance est requise, et où elle devra être distribuée. "
La Croix-Rouge du Kenya, avec le soutien du CICR, a déjà fourni des vivres dans certaines régions, comme à Eldoret, à Nakuru et dans les bidonvilles de Nairobi. D'autres secours sont en train d'être acheminés. [---]
Une équipe chirurgicale du CICR a été mise à la disposition du ministère de la Santé. Elle travaille actuellement à l'hôpital d'Eldoret, où ses membres réalisent des opérations et aident les responsables de l'établissement à s'organiser pour faire face au mieux à la crise.
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8-01-2008
Displaced Kenyans face uncertain future
Thousands of displaced people are on the move in Kenya, leaving Nairobi and the surrounding region for centres further south and east. The Kenya Red Cross, with the support of the ICRC, is providing food and material support. Bernard Barrett reports.
"I have lived here for the past 27 years," says David Kibaara. "My wife joined me 15 years ago and since then we have been building a life and a home here. Now our only possessions left are in these three plastic shopping bags." David, his wife and two of their children are waiting at the Kisumu airport for a flight to take them out of the region after the violence that followed the December 27 elections in Kenya.
Three days after the worst of the rioting, the commercial centre of Kisumu is marked by broken glass, burnt out buildings and long lines of people outside the few stores that are still open. "It degenerated into a looting spree," explains John of the Kisumu Branch of the Kenyan Red Cross. "Stores were attacked because of the merchandise they contained, and not just the ethnic origins of the owners."
The Kenya Red Cross had counted over 350 people who had taken refuge during the first few days in three camps in Kisumu town. Many of those who fled their homes in Kisumu are business people, professionals and others who had established themselves in the area to work. Some hope to return at a later date, but others say they are leaving for good.
When security forces dismantled roadblocks erected by local gangs, more people came from outlying areas to the camps, while those with the means to leave by air or by road moved to other regions of the country.
In the town of Kakamega, north of Kisumu, over a thousand people are camped in an area around the police station. Trucks are parked nearby containing what they have salvaged of their possessions while other families are living out in their Matutus, the mini-busses used for public transportation in Kenya. A large number had left Kakamega earlier, and those remaining are hesitating because of fear of travelling or a reluctance to abandon what remains of their homes and property.
"Many displaced people are moving from several areas to larger centres further south and east," explains Pascal Cuttat, the head of the ICRC Regional Delegation in Nairobi. "With the Kenya Red Cross, our people in the field are closely monitoring these shifts to determine what kind of assistance is required and where it should be delivered."
The Kenya Red Cross with the support of the ICRC has already provided food in some areas such as Eldoret, Nakuru and the slums of Nairobi and more material is being delivered. [...]
An ICRC surgical team has been placed at the disposal of the Ministry of Health and is currently working at the Eldoret hospital, performing operations and helping hospital officials organize to best respond to the crisis.
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