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Reference : V-P-CD-E-01980
Date : 14/01/2014
Caption : South Kivu, Kalehe territory, Minova. Plant regenaration program supported by the ICRC. Healthy banana shoots before planting.
Photographer : NEPA, Pascal
Confidentiality level : public
Publication restrictions : publication without restrictions
Copyright : ICRC
Description : Menace sur la banane à Minova.

La localité de Minova est située à 150 km au nord de la ville de Bukavu, dans le territoire de Kalehe, Sud-Kivu et compte environ 40'000 habitants. Minova n'a pas été épargnée par la guerre qui a ensanglanté les provinces de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) depuis près de deux décennies. Cette localité a accueilli des déplacés durant tous les épisodes de conflits au Sud-Kivu, ainsi qu'au Nord-Kivu, notamment les personnes qui ont fui les affrontements dans et autour de Goma, capitale du Nord-Kivu en novembre 2012.

Minova et ses environs étaient jadis considérés comme le grenier de la province dans la production de bananes. Mais, depuis 2006, la maladie du " wilt bactérien (BXW) " a attaqué ses plantations de bananiers. Tous les bananiers ont été détruits affectant fortement les rentrées d'argent des paysans dont la banane était la source de revenus principale.

Dunia Wabo habite avec sa femme et leurs 7 enfants à Kitembo, situé à 15 km de Minova. Comme tous ses voisins, il a subi de plein fouet la crise liée à la maladie de la banane. " J'ai créé une association dénommée Union des Personnes Vulnérables et Handicapées pour le Développement Intégré (UPVHDI). Elle regroupe les agriculteurs de mon village. Nous nous sommes mis ensemble pour relancer l'agriculture. J'espère pouvoir recommencer, bientôt, une nouvelle vie grâce aux rejets sains des bananiers que nous venons de recevoir de l'Inspection Provinciale d'Agriculture, de Pêche et Elevage (IPAPEL) grâce au CICR " explique Dunia.

En 2013, le CICR a soutenu un projet de reconstitution des bananeraies lancé par l'IPAPEL à Minova. " Ce projet consiste à fournir aux populations concernées des rejets sains produits par les bananiers en vue redynamiser la production agricole et repeupler les anciennes bananeraies exterminées par les maladies en territoire de Kalehe", explique John Niyoreye, du département agronomique du CICR. " Ce projet a bénéficié à 500 familles réparties dans 10 localités de la zone de Minova ", conclut-il.

Pierre Gusira, un natif de Minova mais vivant à Goma où il a trouvé un emploi dans une organisation internationale reste attaché à la terre qui l'a vu naître. Il retourne de temps en temps dans son village natal pour cultiver le champ hérité de ses ancêtres : " c'est grâce aux bananiers que j'ai pu étudier et devenir ce que je suis aujourd'hui. Voilà pourquoi, je ne peux pas abandonner ce champ " déclare Pierre en creusant les trous qui accueilleront des rejets de bananiers sains. J'ai remarqué, qu'aujourd'hui, les cultivateurs de mon village préfèrent la culture du café à celle de la banane. Mais c'est grâce aux bananes que nos ancêtres nous ont élevés. Ceux qui choisissent le café oublient que son prix est fixé au niveau international tandis que le prix d'un régime de banane se fixe localement. Et puis la banane, on la vend et on la mange ici, chez nous. ajoute-t-il.

Les projets agronomiques du CICR ont pour objectif de relancer la production de nourriture auprès des personnes affectées par les conflits armés, notamment les personnes déplacées ou de retour chez elles. Au Sud-Kivu, ces projets consistent notamment en des distributions de boutures de manioc saines, des semences de soja, de maïs, de haricot, etc. Le CICR soutient également les associations locales d'agriculteurs.
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