Reference :
V-P-PE-E-00086
Date :
15/10/2004
Caption :
Canete. Cochahuasi. Réunion de famille sous les auspices du CICR.
Confidentiality level :
public
Publication restrictions :
publication without restrictions
Description :
Evita Orihuela demandait sans cesse dans combien de temps elle arriverait à Cañete. Elle avait voyagé huit heures de Huancayo à Lima et il restait peu de chemin à parcourir pour arriver à Cochahuasí, hameau de la province de Cañete, à deux heures au sud de Lima, où vit son frère Salvador Orihuela.
L’histoire des Orihuela remonte à 1983, quand Evita, à 13 ans, a été témoin de l’incursion du Sentier lumineux dans son village, Tastabamba, à Ayacucho. Avec d’autres jeunes gens, elle a été recrutée de force par ce groupe armé et par la suite, elle a réussi à s’échapper. Après avoir déambulé seule dans les montagnes, elle a été détenue par les militaires, accusée d’appartenir au Sentier lumineux. Evita assure qu’elle a été victime de mauvais traitements graves dans une caserne d’Ayacucho. Plus tard, elle a été abandonnée dans une autre région du pays.
Pendant les 23 ans de séparation forcée, Evita a pensé qu’aucun membre de sa famille n’était vivant. Le conflit armé qu’a vécu le Pérou durant plus de vingt ans a rasé de nombreux villages du centre du pays, dont Tastabamba
Le 15 octobre, le frère et la sœur Orihuela se sont retrouvés. Salvador était aussi émotionné et anxieux. Il n’avait pas pu dormir la nuit précédente, se demandant s’il n’avait pas rêvé qu’il recevait la nouvelle que sa sœur était vivante et qu’elle arriverait bientôt à la maison.
Les retrouvailles ont été émouvantes. Incrédule et stupéfait, Salvador a embrassé chaleureusement Evita en s’exclamant que sa présence était un miracle : « Tu ne seras plus jamais seule, ta famille est ici, nous ne t’abandonnerons jamais ».
Des huit frères et sœurs Orihuela, seulement quatre ont survécu. Leurs parents sont morts, mais on n’a pas retrouvé les corps. Le nom d’Evita figure, avec celui de son père, sur la liste des disparus élaborée par la Commission pour la vérité et la réconciliation, qui comprend plus de 10 000 cas.
Les retrouvailles du frère et de la sœur Orihuela ont été possibles grâce au travail commun réalisé par une ONG de droits de l’homme du département de Junin, l’ombudsman et le Comité international de la Croix-Rouge, qui s’est chargé de la recherche et de la réunion.
À ce jour, suite à la publication de la liste des disparus en janvier 2003, quatre cas seulement on été résolus.
Original material :
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