Reference :
V-P-BF-E-00176
Date :
21/06/2023
Caption :
Fada N'Gourma. Portrait of an internally displaced person who fled her village after it had been attacked.
Confidentiality level :
public
Publication restrictions :
publication without restrictions
Description :
Source: ICRC website, article 17.07.23
"La ville de Fada N’Gourma, située à 220 kilomètres à l’Est de la capitale du Burkina Faso, est devenue un refuge pour de nombreuses personnes fuyant les violences armées. Dans la région de l’Est, une des plus touchées du pays, les civils et les infrastructures assurant des services de base sont régulièrement pris pour cibles. Les personnes qui s’enfuient vers Fada N’Gourma le font au péril de leur vie, car les routes principales sont minées. Ce que notre équipe du CICR a observé à Fada illustre les principaux défis humanitaires dans le pays.
"À fin mars 2023, Fada N'Gourma enregistrait plus de 124 000 déplacés internes pour une population résidente de presque 188 000 personnes, ce qui contribue à augmenter la pression sur les services de base, notamment en ce qui concerne l'alimentation, l'eau et la santé.
"Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à une spirale de violence permanente, ce qui engendre des déplacements de population sans précédent à l'intérieur du pays et vers les pays voisins, une vulnérabilité accrue des communautés et un bilan en pertes de vies humaines très important. Plusieurs structures qui offrent des services de base – telles qu'écoles, centres de santé et marchés – ont dû fermer à cause de la situation sécuritaire.
"Au 31 mars 2023, le Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) comptabilisait plus de 2 millions de déplacés internes, dont plus de la moitié sont des enfants. Le Burkina Faso est l'un des pays qui connaît la plus forte croissance au monde du nombre de déplacés internes.
"La vulnérabilité des populations, déjà très fragiles avant le début de la crise sécuritaire à cause de la sécheresse et des changements climatiques, n'a pas cessé de s'aggraver. Le conflit entre la Russie et l'Ukraine a provoqué une pénurie des matières premières et une hausse des prix des denrées alimentaires au niveau mondial, avec des conséquences dramatiques pour les populations des pays du Sahel.
"Selon le Plan de réponse humanitaire des Nations Unies, 3,5 millions de personnes au Burkina Faso ont besoin d'une assistance alimentaire. 1,3 million d'enfants et de femmes enceintes et allaitantes ont besoin d'une assistance nutritionnelle d'urgence.
"Depuis Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, nous sommes une petite équipe du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) à nous rendre à Fada N'Gourma (ci-après simplement appelée « Fada ») pour participer - en étroite collaboration avec la Croix-Rouge Burkinabè - à une distribution de rations alimentaires et biens de première nécessité à des populations vulnérables de la province du Gourma. Arrivés à Fada, nous nous dirigeons d'abord vers le bureau de la sous-délégation du CICR, qui se trouve dans le secteur 1 - une des zones de la ville qui abrite le plus grand nombre de déplacés internes. Pendant le trajet, nous croisons des poules, des chèvres, des moutons, beaucoup de femmes et d'enfants assis à côté des routes, qui sont essentiellement des pistes de terre rouge. Ce paysage contraste fortement avec un grand nombre de chantiers en cours. Les tas de gravier posés le long des pistes indiquent qu'elles seront bientôt bétonnées. Nous remarquons également beaucoup d'habitations en construction et des tentes. Fada s'agrandit pour accueillir les personnes déplacées.
"Nous partons ensuite vers un autre secteur de la ville pour la distribution de rations alimentaires et biens de première nécessité au profit de 500 familles déplacées et résidentes, sélectionnées sur la base de critères de vulnérabilité en termes de sécurité alimentaire. Lorsque nous arrivons sur place, la distribution a déjà commencé. Grâce à des charrettes, les employés et les volontaires de la Croix-Rouge Burkinabè aident les familles à transporter les vivres jusqu'à leurs motos et leurs vélos, leurs principaux moyens de transport. Chaque famille reçoit 50 kg de mil, 25 kg de riz, 20 kg d'haricots et 10 litres d'huile, afin de pouvoir faire face à la période de soudure.
"Nous parlons avec Maïmouna, une déplacée interne qui a bénéficié de l'assistance alimentaire, ainsi que des semences vivrières. Elle nous raconte son histoire :
"Un matin, il y a eu une attaque sur notre village et trois personnes sont mortes. Nous avons donc décidé de partir le lendemain soir. Nous avons marché le long de la route avec notre charrette jusqu'à rejoindre la ville de Fada à 65 kilomètres de chez nous. Dans ma famille, nous sommes 16 personnes. Nous étions plus nombreux, mais malheureusement nous nous sommes dispersés. Nous sommes venus à Fada parce que nous avons de la famille ici qui a pu nous accueillir. Actuellement, on mange deux fois par jour, le matin et le soir. A midi, on ne mange rien, car il n'y a pas assez. C'est difficile de cultiver la terre lorsqu'on a faim. Cette année, grâce à ces rations alimentaires, nous allons pouvoir bien nous nourrir. Nous aurons donc assez de force pour cultiver la terre, de sorte à avoir des réserves pour la saison à venir."
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